vendredi 3 juin 2016

La Stérilisation volontaire en BD - Nos corps, Nos choix -





Cela m'a pris pas mal de temps de faire ces 4 planches, je devais recouper beaucoup d'informations, trouver les sources, résumer pour que ce ne soit pas trop indigeste et être lo plus juste possible :)

Je voulais faire une BD sur ce sujet depuis longtemps, c'est pour moi un des combats pour lesquels je milite.

Je suis ChildFree, et je n'ai jamais désiré-e avoir d'enfant. J'ai réussi-e à trouver un praticien compréhensif et militant et me faire stériliser à 30 ans. J'ai opté-e pour la voie chirurgicale plutôt que Essure. Et je vais bien. Je peux même dire que je n'ai jamais été aussi heureuxe!

Les éditions "des ailes sur un tracteur" (aurait dû) sortir un recueil de bande dessinée contre le sexisme au profit du planning familial cette année, c'était l'occasion de faire ces planches.

19 commentaires:

  1. Je suis plutôt d'accord cependant je ne sais quand même pas si il ne faudrait 25 à 30 ans pour faire ce choix, histoire d'être bien sûr. Sans compter évidemment une décharge concernant toute demande de traitement de fertilité ultérieure.
    Il faut cependant aussi comprendre le point de vue médical, c'est une opération qui va à l'encontre de tous leurs principes fondamentaux que de retirer quelque chose sans motif physiologique.
    Pour moi, le danger surtout c'est celui de changer d'avis parce que l'on a traversé une mauvaise période ou bien si soudain l'on rencontre la bonne personne.
    En plus la société change et parfois elle redevient acceptable et humaine pour des personnes ayant eu une vie de rejets.

    Les plus jeunes ont aussi un problème, ils ne réalisent pas combien pour les plus âgés qui se sont battus pour la santé, le respect, la transparence, le droit à la santé, à l'avortement, ... Ca fait un peu un déni et aussi beaucoup de nouvelles réalités qui se révèlent et qui étaient cachées jusqu'ici. Ce n'est donc pas qu'une question d'être rétrograde, c'est une forme de vertige et de peur d'aller trop vite.

    Le paradoxe c'est que dans l'entre-deux-guerres, elle aurait pu être stérilisée de force, c'est pour expliquer que le tabou n'est pas toujours non plus celui que l'on pense.

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    1. Votre commentaire donne l'impression que vous n'avez pas lu la BD ^^"
      Et surtout le mot de fin "Nos corps Nos choix"

      J'ai surtout l'impression que vous projetez vos angoisses sur les autres --->
      ->"parce que l'on a traversé une mauvaise période ou bien si soudain l'on rencontre la bonne personne.
      En plus la société change et parfois elle redevient acceptable et humaine pour des personnes ayant eu une vie de rejets."

      "Les plus jeunes ont aussi un problème, ils ne réalisent pas combien pour les plus âgés qui se sont battus pour la santé, le respect, la transparence, le droit à la santé, à l'avortement, ... "

      --->Mais justement! Vous ne voyez pas une corrélation entre le droit à l'IVG "mon corps, mes choix" et le droit à la stérilisation volontaire? Toujours sur le même principe de pouvoir disposer librement de son corps dés sa majorité?

      "Je suis plutôt d'accord cependant je ne sais quand même pas si il ne faudrait 25 à 30 ans pour faire ce choix, histoire d'être bien sûr."
      ----> Et est ce qu'on devrais obliger des personnes voulant enfanter à attendre 4 mois de réflexions, à attendre qu'iels aient 25/30 ans pour pouvoir faire des enfants "histoire d'être bien sûr."?

      Je vous enjoins à relire plus attentivement les 4 planches :)

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  2. "Pour moi, le danger surtout c'est celui de changer d'avis parce que l'on a traversé une mauvaise période ou bien si soudain l'on rencontre la bonne personne.
    En plus la société change et parfois elle redevient acceptable et humaine pour des personnes ayant eu une vie de rejets.

    Les plus jeunes ont aussi un problème, ils ne réalisent pas combien pour les plus âgés qui se sont battus pour la santé, le respect, la transparence, le droit à la santé, à l'avortement, ... Ca fait un peu un déni et aussi beaucoup de nouvelles réalités qui se révèlent et qui étaient cachées jusqu'ici. "

    Je comprends le besoin de s'assurer que la personne est sûre de sa décision. Seulement vous perdez de vue que c'est SA décision, pas la vôtre.

    Le problème c'est que ce qui selon vous peut faire changer une personne d'avis ne se base que sur des postulats et des opinions personnels.

    Rencontrer "la bonne personne", la société qui devient acceptable, un rejet, un déni, ça c'est vous qui le pensez. Ne pas vouloir d'enfant ne dépend pas de la personne avec qui l'on est, on ne doit pas faire un enfant pour quelqu'un d'autre, ça n'a pas de sens. Si vraiment l'on ne veut pas d'enfant, une personne qui en veut n'est pas "la bonne personne".
    Je ne vois pas le rapport entre le fait de ne pas vouloir d'enfant et le rejet de la société ou le déni de luttes des personnes plus âgées.
    Quand le fait de ne pas vouloir est une évidence, pourquoi attendre? Pourquoi changerait-on d'avis? A part la pression sociale, je ne vois pas, sauf que c'est un engagement à vie qui implique beaucoup d'autres personnes.
    Si l'on veut avoir un enfant, il faut simplement le vouloir soi-même, pas pour quelqu'un ou pour satisfaire la société etc.

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  3. Légalement c'est très complexe de décréter un age supérieur que 18 ans. A 18 ans la société nous considère comme pleinement adulte et responsable, on deviens un citoyen et un justiciable parfaitement autonome... A 18 ans on a même le droit d'occuper les plus haute fonction de l’état, être élu président de la république par exemple. Mais on est pas assez responsable pour décider de ne pas procréer, un médecin est plus a même de le décider pour nous... Avouez que c'est ridicule.
    La loi actuelle est très bien faite, 18 ans, 4 mois de réflexion (ce n'est pas rien, il n'existe aucun délais de réflexion légal plus long me semble t'il), et si on le regrette et bien c'est la corolaire de la liberté de choix: la possibilité de se tromper et de regretter ses choix passés. Tout choix peut être regrettable, et vue en l’occurrence que c'est un choix qui n'impacte personne d'autre que soi (ou au pire son couple), ce n'est le problème de personne d'autre que celui qui choisit. A un moment donné soit on considère les gens comme libre d'assumer leurs bêtises potentielles, soit on ne leur laisse pas la liberté de choisir, mais on ne se positionne pas entre deux.
    Winkler a tout a fait raison quand il dit qu'on ne refuse pas a une future maman une grossesse sous l'argument qu'elle risque de regretter son enfant, c'est pourtant la même chose. Par ailleurs moralement, je penses qu'il vaux mieux regretter de ne pas avoir fait d'enfants que de regretter d'en avoir fait. Chaque année des gens font des enfants et regrettent leur choix d'une manière ou d'une autre, parce que par exemple elles ont traversés une bonne période trop éphémère, ou si soudainement elles se rendent compte qu'elles sont avec la mauvaise personne. Ça fait des dépressions, des ruptures, des familles recomposés, des gardes alternées, des choses plus ou moins simples ou dramatiques, mais des choses que la plupart des gens assument plutôt bien et ou ils arrivent même a s’épanouir. Dans cette perspective la, en quoi c'est un problème si une fraction négligeable (mais réelle) des stérilisés volontaire regrettent un jour leurs choix? Ça arrive, c'est humain, mais c'est pas un drame, parce que les gens ne sont pas des enfants.

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  4. Je me pose souvent la question de la stérilisation ... effectivement j'évite au maximum les hormones et autres médications car j'ai souvent des effets indésirables ... et le préservatif .. ouai mais niveau cout à long terme et praticité on repassera ...

    Pourquoi la stérilisation ... parce que je ne veux pas d'enfants ! Ca fait près de 8 ans que je n'en veut pas et ça ne va pas changer !! Et si un jour je ressens le besoin d'avoir un enfant, je préfère adopter et donner cette chance à un enfant dans un orphelinat...

    Toutes les remarques dans cette BD sont réelles et encore je n'ai pas fait la démarche de demander la stérilisation car je sais que je n'ai quasiment aucune chance de l'obtenir ... On me disait sans cesse et même encore maintenant 'tu as le temps' 'tu verras tu changeras d'avis' 'non mais c'est bien les enfants tu verras' 'quoi ? tu veux pas d'enfants ? t'es bizarre toi !' et compagnie ...

    Je suis en couple depuis plus de 7 ans, on est en train de faire construire, j'ai une vie active, on a créée une association avec des copines, couture et bcp de loisirs créatifs, musique, je m'intéresse à la vie collaborative, à l'environnement (et jardinage), à la cuisine... et ça fait bien longtemps que ma vie est ainsi ! Je ne suis donc pas dans une mauvaise passe, ce n'est pas un coup de tête puisse que j'ai plein de raisons qui m'ont orientée dans ce choix ! Je ne suis ni dépressive, ni frustrée, ni folle ... je ne regretterais pas mon choix car dans notre réflexion nous avons aussi pensé à la possibilité de changer d'avis et nous avons conclu tous les deux que l'adoption nous irait parfaite et sans regret !! Ah oui mon conjoint non plus ne veux pas d'enfants ! Et pourtant, je ne peux accéder à ce qui me simplifierais la vie ... une stérilisation !

    C'est mon corps, ma vie et mon choix mais on m'oblige à prendre des contraceptifs qui sont pas pratique au mieux ou me nuisent au pire. On me force à vivre avec la trouille de tomber enceinte parce qu'aucune , et je dis bien AUCUNE, contraception n'est sur à 100% ! mon choix je l'ai fait, j'avais 20 ans environ ... Preuve que c'est pas parce qu'on prend une décision jeune qu'on change d'avis, j'ai aujourd'hui 28 ans et toujours sure ! Alors j'entends de loin 'ouai mais 28ans tu as encore le temps', mais mon choix ne changera pas là dessus ! Car même s'il se trouve que j'en veux (peu probable mais bon), et bah je vous assure à 100% que j'adopterais même si mes capacités procréatrices seraient encore fonctionnelles, la grossesse ne me donne pas envie du tout et je trouve qu'il y a trop d'enfants dans le monde malheureux pour faire fonctionner mon utérus ! Oui je n'ai 'que' 28 ans, mais ca aurait du déjà me titiller d'en avoir, en plus avec la maison en construction, c'est le THE moment où les gens ont des enfants ... mais nous on n'en veux pas !

    Il existe des nouvelles méthodes qui peuvent se faire sans anesthésie générale !
    Donc l'argument de la boucherie, des dangers et compagnie c'est juste un pretexte pour ne pas le faire ! On devrait avoir le droit de disposer de son corps et la stérilisation en fait partie ! Point, et c'est tout ! Personne n'a le droit de discuter un choix personnel comme celui-ci qui ne remet pas en cause la santé de la personne (pour contrer l'argument que je sens venir du 'ouai si une personne se suicide c'est son choix aussi alors ...') !

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    1. http://www.e-sante.fr/sterilisation-definitive-deux-methodes-pour-obstruer-trompes/actualite/1452

      "Elle se pratique donc en ambulatoire, sans anesthésie générale, sans incision, sans hospitalisation, avec un retour aux activités quotidiennes le jour même de l'intervention, laquelle dure une quinzaine de minutes. L'implant se présente sous la forme d'un petit ressort qui, une fois mis en place dans la trompe, prend la forme de celle-ci. Les fibres de polyéthylène qui sont présentes dans l'implant provoquent ensuite une réaction tissulaire aboutissant à l'obstruction définitive des trompes dans un délai de trois mois."

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    2. Bonjour Clem et merci beaucoup pour ton témoignage!

      Je vois que nous vivons des choses semblables concernant le non désir d'enfant.
      Je te conseille de passer nous voir sur ce groupe facebook si ce n'est déjà fait :

      "Stérilisation Volontaire (Ligature, Essure, Vasectomie)"
      https://www.facebook.com/groups/1569467053303817/

      On pourra t'aiguiller vers un-e praticien-ne qui pratique la stérilisation :) <3

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    3. Bonjour Clem, je comprends votre point de vue. Par contre il faut tout de même clarifier une chose : adopter est extrêmement compliqué et va le devenir de plus en plus. Et tant mieux !! Car la raison principale est que les enfants adoptables sont de moins en moins nombreux (grâce à la contraception et l'IVG qui tout de même deviennent un peu plus accessibles) et les pays étrangers s'organisent de plus en plus pour que leurs enfants orphelins soient adoptés par leur famille élargie ou dans le pays. Donc franchement compter là-dessus c'est un peu dommage.

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  5. Concernant les personnes qui arguent que l'on risque de regretter... Je n'ai qu'une chose à dire : entre 3 et 13%. C'est le nombre de personnes dfab/afab qui regrettent leur stérilisation en France. Et concernant les chiffres des parents qui regrettent d'avoir eu leurs enfants, la seule étude disponible est une étude belge (donc un pays très similaire à la France) qui le chiffre à... 13% (de 10 à 17% selon le niveau d'études).
    Personne ne prévient jamais les futurs parents qu'iels risquent de regretter, et pourtant, les chiffres sont au minimum identiques en termes de regrets. Alors que d'un côté, se débarrasser de ses enfants c'est un peu compliqué (ce sont des chiffres qui englobent uniquement les personnes qui ont gardé et élevé leurs enfants, pas celles qui les ont faits adopter), de l'autre, il est toujours plus simple, soit dans certains cas d'inverser la stérilisation, soit d'adopter (voire dans certains pays d'avoir recours à la GPA). D'autant qu'il y a de fortes chances que ces chiffres soient en dessous de la vérité, étant donné les tabous qui entourent le regret d'avoir eu des enfants.

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    1. Et surtout que si on le regrette et bien ça fait partie de notre décision.
      A 18 ans on attends de nous que nous sachions pour qui voter, conduire, travailler mais on nous pense immature dés qu'il s'agit de nos corps?

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    2. Merci pour ton com' Stellea Eri :)

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    3. la vraie question est la couverture juridique du corps médical, et c'est la raison principale de leur hésitation. Parce qu'il suffit d'un ou deux personnes/couples qui intentent un procès à un toubib qui les a stérilisés en disant "on ne m'avait pas réellement prévenue que c'était complètement irréversible" et voilà. Même si le médecin est innocenté, il doit en passer par le tribunal, etc. Il y a des personnes qui pensent qu'on peut signer une "décharge" sauf qu'il n'existe pas dans notre pays de document reconnu par l'administration comme définitif et coupant court à tout recours en matière médicale. Je sais que vous n'y êtes pour rien et que c'est vous qui en subissez les conséquences mais c'est quand même un aspect qui devrait être pris en compte par le législateur.

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    4. @ Lilie, je vous enjoins à regarder ces différents liens -->

      - https://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2015/07/31/la-sterilisation-contraceptive-un-choix-encore-meconnu-et-incompris/

      - https://www.facebook.com/pg/Demeter-Core-204838893225491/videos/?ref=page_internal

      - http://www.martinwinckler.com/spip.php?article830

      - http://www.martinwinckler.com/spip.php?article1132

      Je n'ai encore JAMAIS eu écho de pauvres medecin-es, devant passer devant le tribunal.
      La voix des "sachants" est beaucoup plus prise en compte que celles des "simple patient-es".
      Les patient-es sont souvent infantilisé-es et inféodé-es aux sachant-es. Il y a un rapport de domination net et clair.
      Même quand on dénonce un-e praticien-ne à l'Orde des Medecins (peu importe les raisons) il est extrêmement rare qu'il y ait suite, et encore plus rare que lea medecin-e en question soit sanctionné.

      J'ai grandi et viens d'une famille de medecin-es.
      Dû à ma mauvaise santé j'ai passé une partie de ma vie en hôpital/clinique.
      Je connais bien les systémes de fonctionnement du milieu (ainsi que son sexisme, cissexisme, racisme, classisme, validisme, grossophobie crasse...mais je digresse)

      (et oui je m'y attends mais #NotAllDoctors comme je le précise dans ma BD)

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  6. Il me semble qu'au niveau des regrets, le chiffre frôlerait le zéro dès lors qu'il est question des Childfree. Après il faut voir comment l'enquête qui a déterminé ce fait a été menée et ce qu'on nomme regrets au final. Et puis quand bien même, j'estime que ces derniers font partie de la vie et qu'il faut aussi laisser les gens prendre le risque d'en éprouver aussi dans ce domaine. Pour être franche je suis persuadée que ces chers médecins et quelque part la société toute entière préférerait de loin nous faire faire des enfants au risque qu'on le regrette... plutôt que l'inverse ! Ce que je trouve bien plus dommageable soi dit en passant.

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    1. Tout à fait :)

      Globalement notre modèle de société patriarcale et les médecin-es ne voit pas de problème au fait de regretter de faire des enfants.
      C'est un peu le même raisonnement que les anti-IVG qui veulent "sauver des vies" en empêchant les personnes pourvu-es d'uterus d'avorter, mais qui ne feront rien pour aider les enfants à la rue, en placement, ou qui s'en battront les gonades des infanticides...

      Merci pour ton com'

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  7. Pour moi, la médecine est là pour soigner. Or la fertilité n'est pas une maladie. Il n'y a donc aucun lieu de permettre la stérilisation de la femme (ou de l'homme d'ailleurs).

    Je voulais aussi réagir par rapport à un argument de la BD où il fait mention de l'avortement. La question de la stérilisation n'est pas de la même nature que celle de l'avortement, car dans ce dernier cas, la femme prend également la décision d'interrompre une vie. Je pense donc que cette comparaison dessert la BD en général.

    Enfin, je suis d'accord que c'est une décision personnelle dans tous les cas, et que l'infantilisation d'une personne qui émet une telle requête n'est certainement pas une bonne chose.

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    1. Libre a toi de militer auprès de ton législateur en faveur de l'interdiction de tout acte médical sans maladies: stérilisation volontaire, IVG, chirurgie esthétique, prescription de contraception, circoncision rituelle...
      Après, la fertilité n'est pas une maladie, ça dépends pour qui, du point de vue des conditions de vie favorable a la vie sur terre, nous sommes en train de devenir une belle infection généralisée.

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